Cyclosportive 2015 - La Marmotte


5ème marmotte consécutive pour moi mais quelques inconnues malgré tout : En effet la montagne ayant décidé de s’affaisser sur un tunnel de la vallée de la Romanche, le parcours classique est modifié :  L’enchainement Télégraphe-Galibier est remplacé par un enchainement inédit : lacets de Montvernier/Mollard/Croix de fer. Autre repère à oublier : la météo. C’est du jamais vu.  La descente de l’Alpe d’Huez en manches courtes à 6h30 du mat pour rejoindre la ligne de départ est aussi agréable qu’extravagante. Le retour promis avec 40° à l’ombre au pied de l’Alpe s’annonce dévastateur ! Le doute s’installe…  Je pars avec un bandana et un 3ème bidon pour essayer de garder la cervelle à une température raisonnable.7h45: C'est parti en souplesse vers le pied du Glandon.
J’atteins le sommet 2h1/4 plus tard. 29° à près de 2000m. La descente va faire du bien! Descente technique et piégeuse où il faut rester concentré. Ca se passe bien et je regagne pas mal de places(https://youtu.be/jJ08H3jOtd4)  Les lacets de Montvernier ne sont pas loin. La trouvaille du Tour de France est visuellement spectaculaire avec ses lacets super étroits à flanc de montagne(https://youtu.be/ZhUsGT9ARc0). Il paraît que Contador et cie risquent d’être obligés de freiner dans les virages. Je n’ai pas ce problême ! Je me contente de virer au plus large et si possible à l’ombre. Revenus dans la vallée de la Maurienne, nous allons chercher la prochaine ascension.
Le col du Mollard dans sa 1ère partie ressemble au télégraphe avec une montée régulière à l’abri du soleil. La chaleur commence néanmoins à faire des dégâts pour de nombreux cyclistes. Peu avant le sommet du Mollard mon thermomètre affiche 42° (à plus de 1500m d’altitude !).          
10 petites minutes de descente et il faut enchainer avec le col de la croix de fer. Lors de la dernière sortie club, Serge m’avait rasssuré : « de ce côté la croix de fer, c’est du faux plat ». Serge avait «  presque » raison. Nous grimpons en effet les 8 premiers kms avec des % raisonnables. Les jambes moulinent correctement mais toute cette partie se fait sous une chaleur accablante. Au ravitaillement de Saint Sorlin d’Arves c’est douche pour tout le monde. Il reste 6 kms d’ascension : 6kms qui vont faire très mal ! je découvre des pentes qui m’affolent un peu, d’autant plus que je vois la route qui serpente presque jusqu’au sommet. Il est passé où ton faux-plat Serge? Ca promet d’être interminable. 52 mn pour arriver au sommet en étant obligé de mettre pied à terre 2 fois.
Les forces commencent à manquer. Je profite de la descente pour envisager le scénario des 60 kms restants. Disons que la confiance est modérée. La grande descente jusqu’à Allemont est entrecoupée par de brefs mais cruels passages remontants qui me confortent dans mes sensations : Les jambes vont bien (aucun début de crampe), pas de fringale mais dès que la pente dépasse les 8-9%, je n’ai plus la force. Avec le recul je pense que j'aurais du boire encore davantage... J’arrive néanmoins à Bourg d’Oisans un peu requinqué: J’ai traversé la vallée à un bon rythme sans forcer.(https://youtu.be/Hn74s-18S9E) Dernier ravitaillement et à l’assaut des 21 virages. Dès le début alors que je viens de m’arroser, j’ai l’impression de griller sur place. Le compteur affiche 40° mais il n’y a pas un poil d’air et les falaises renforcent l’impression de fournaise. J’avance à une vitesse ridicule et il devient risqué de boire en pédalant. Je décide de marcher un peu pour m’hydrater et retrouver des forces. Mais le spectacle des nombreux cyclistes à la dérive (dont certains sont pris en charge par la croix rouge) m’incite à la prudence. Même la marche devient pénible et ne me permet pas de récupérer. Tout ça ne ressemble plus à grand-chose. Aussi au virage 17 : C’est le terminus.(https://youtu.be/_E_Ufj7R1sY) Je rejoins les nombreux cyclos assis à l’ombre et décide d’arrêter là.
Il est 18h20. Le dernier des 4678 finishers franchira la ligne  la nuit largement tombée 5h plus tard !


Commentaires

  1. Salut Alain,

    J'espère que tu as maintenant bien récupéré de cet effort surhumain. Je pense que tu as eu raison de ne pas aller au-delà des tes forces, il faut savoir écouter son corps et en tant que grand sportif,tu as géré jusqu'au bout.
    En tout cas, un grand coup de chapeau pour cette performance qui, sur un tel parcours avec cette chaleur étouffante tient véritablement de l'exploit. Il est dommage que tu n'aies pas pu avoir le soutien d'un autre cycliste du club; je pense que cela aurait pu t'aider dans la dernière ascension. Enfin tu peux dire maintenant: "je l'ai fait", avec la satisfaction légitime qu'on imagine.

    Encore un grand bravo et bonnes vacances

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  2. Salut Guy.Et merci pour ton message toujours aussi sympa. Je suis resté très fatigué 3-4 jours. Puis j'ai roulé avec Alain, Serge et Hervé dimanche dernier et ça allait bien. Après c'est vrai que j'ai pas trop de regrets: j'ai passé 3 belles journées de vélo, je reviens en bon état mais les conditions étaient vraiment exceptionnelles. L'énorme regret c'est de ne pas avoir partagé ces moments avec Patrick qui était inscrit avec moi. Si au moins il avait eu le choix de na pas venir... A bientôt. Alain

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