La Seine à Vélo


Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,

Ou comme cestuy là qui conquit la toison,

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Le Vexin est agréable et à vélo nous en connaissons toutes les routes, les chemins et les sous-bois. Au cours d’une de ces sorties, l’un avait proposé de changer d’air et d’accomplir un périple sortant de l’ordinaire et l’autre avait dit : pourquoi pas ! MichelP et AlainB se sont donné rendez-vous jeudi 15 septembre pour un départ matinal. Comme Ulysse, nous avons fait un beau voyage. Oh ! rien à voir avec l’Italie. Et nous n’avons pas suivi les traces de Jason pour conquérir la Toison d’Or. Nous avons seulement et modestement pris un chemin de traverse au bord de notre fleuve parisien.

La Seine à vélo par le chemin 33.

J1 : Conflans Sainte Honorine – Les Andelys (122 km)

8H30. Après quelques km, traversée du Parc du « Peuple des Herbes » à Carrières sous Poissy, un bon spot pour se détendre ; ce sera pour une prochaine fois. La vitesse n’est pas excessive mais régulière autant sur routes que sur chemins. Eh oui, nous roulons très souvent au plus proche des bords de la Seine. C’est très roulant et c’est la bonne surprise. A 12h30, La Roche Guyon, nous sommes à table (je suis presque certain que vous venez de faire mentalement le calcul comparatif avec nos sorties routes, seulement nous avons déjà fait 80 km environ par les chemins). Le nez au vent, un soleil timide en cette mi-septembre, un passage près de quelques fleurons industriels (Flins), spatial (Les Mureaux) et pictural (Giverny), nous conduit tranquillement aux Andelys vers 15h45. A noter, quelques pétards à 8-10% en approche des Andelys.

J2 : Les Andelys – La Bouille (102 km)

L’incontournable photo de Château Gaillard. La signalétique est correcte avec toutefois les incertitudes dans les villes comme Mantes la Jolie, Poses et Harfleur où nous nous sommes informés sur la bonne direction à suivre. La trace GPx fait défaut avec une étrange obstination à nous renvoyer sur les routes départementales comme pour nous mettre un peu plus à l’épreuve. Parfois, le chemin au plus proche de la Seine et des sablières avec ses grandes étendues d’eau et un étroit passage par un pont métallique. Environnement surprenant n’autorisant aucune faute de conduite. Passage rapide par Rouen, la rue piétonne, sa cathédrale et son horloge et 20 km pour prendre le bac de Sarhus et rejoindre la Bouille, il est 16h.

J3 : La Bouille – Le Havre (123 km)

Au départ un impératif, 30 km pour ne pas manquer à Jumièges le bac de 10h. Ce matin le vent Nord-Ouest est bien présent, il ne va pas nous faciliter la tâche au milieu des interminables champs de pommiers. Nous avons regardé avec dépit le bateau s’éloigner, évalué la largeur de la Seine !!! ... et attendu le bac suivant. D’un avis commun, l’estuaire de Tancarville, Harfleur à Le Havre n’est pas ce qui se fait de plus attrayant. Une piste cyclable de bonne qualité mais proche de l’autoroute et de la 4 voies. Arrivée sur la plage de galets du Havre vers 16h. Aucune crevaison, aucune chute et une récompense : le rocher d’or.

Et puis est retourné, plein d’usage et raison,

Vivre entre ses parents le reste de son âge.

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Suivre les bords de Seine, tantôt rive droite, tantôt rive gauche à une allure bien ordinaire et bien loin des accélérations intempestives, l’un à vélo de route et pneus de 28, l’autre en gravel et sacoches, de Conflans Sainte Honorine à Le Havre, profitant des paysages, de l’arrière-saison encore ensoleillée, pour presque conclure une année vélo 2022 sans regrets et enfin revenir « plein d’usage et raison » vivre notre quotidien, satisfaits de ce lent et long voyage. Trois étapes, deux nuitées et environ 345 km. Merci Joachim Du Bellay (1522-1560) pour avoir donné l’inspiration de ces premiers vers du sonnet 31.


 

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